Demeure de Ronsard / Prieuré Saint-Cosme

À moins d’une heure de marche de Tours, le Prieuré Saint-Cosme garde le souvenir de son illustre prieur de 1565 à 1585, décédé en ces lieux, inhumé dans l’ancienne église et répondant au nom de Pierre de Ronsard. À travers une scénographie repensée en 2015, le visiteur est plongé dans l’intimité de ce poète et écrivain, témoin privilégié de la Renaissance au coeur du Val de Loire.

L’histoire du Prieuré débute à l’aube du XIe siècle lorsque Hervé de Buzançais, trésorier de Saint-Martin, choisit d’y installer son monastère, imposant bâtiment dont les vestiges ont été redécouverts en 2009 à l’occasion de fouilles archéologiques. Le Prieuré visible aujourd’hui n’est édifié que quelques années plus tard, en 1092, par le chapitre de Saint-Martin de Tours. Plus tard, au XIVe siècle, un logis est édifié pour le prieur, manoir qu’occupera le célèbre Ronsard au XVIe siècle. Le Prieuré Saint-Cosme ne tarde pas à recevoir le soutien spirituel et financier de Louis XI et d’Agnès Sorel, tous deux amoureux de la Touraine. Preuve de l’importance de ce lieu, le Roi Charles IX vient fouler son pavé, de même que Catherine de Médicis et le futur Henri III.

Le XVIIIe siècle voit le Prieuré se développer avec faste sous l’impulsion de la famille de la Chétardie qui réalise de nombreux travaux : construction du sous-prieuré, réaménagement de l’infirmerie e du logis du prieur.

Malgré cette dynamique, Saint-Cosme fait rapidement face à de graves problèmes financiers qui le contraignent à fermer ses portes en 1742 avant d’être confisqué à la Révolution française puis vendu comme bien national.

Au XIXe siècle, dix-sept familles s’installent dans ces lieux chargés d’histoire sans grande considération du patrimoine exceptionnel qui les abrite. En 1925, la Sauvegarde de l’Art Français rachète l’église puis une partie du logis du prieur. Le musée Ronsard ne tarde pas à ouvrir ses portes avant la Seconde guerre mondiale. Dans la seconde moitié du siècle, le Prieuré Saint-Cosme retrouve toute sa dimension patrimoniale : des restaurations sont entreprises et des jardins de roses sont aménagés. Cette dynamique se poursuit ces dernières années avec la création de quatorze vitraux remarquables – décorés en 2010 par le grand peintre Zao Wou-Ki pour orner les baies du réfectoire – ou encore à travers l’aménagement de nouveaux jardins et l’imagination d’un nouveau parcours scénographique.

Aujourd’hui, le Prieuré Saint-Cosme se veut être un lieu de promenade comme un temple culturel. Au total, douze jardins agrémentent la visite des extérieurs, soit autant de thèmes différents traités grâce au végétal. À travers une riche programmation culturelle axée autour des 5 sens mais aussi grâce aux « livres pauvres », le Prieuré Saint-Cosme s’affirme comme un lieu vivant et moderne à la dimension historique bien ancrée.