Sur un promontoire rocheux dominant la Maine, le château d’Angers est un monument impressionnant qui possède une très riche histoire. Sur ces terres se sont en effet succédé une sépulture néolithique, un oppidum gaulois, le cœur de la ville romaine et un vaste palais comtal roman. Au XIIIe siècle, la mère du Roi Saint Louis, Blanche de Castille, y fait édifier une gigantesque enceinte d’un demi-kilomètre scandée de dix-sept tours de schiste et de calcaire. Il se dégage de cette forteresse une formidable impression de puissance et son architecture militaire élaborée la rend quasi imprenable. Toutefois, les adaptations du château à l’évolution de l’artillerie, son usage de prison et de caserne ont entraîné la disparition de certains bâtiments médiévaux. Du haut des remparts, sur le chemin de ronde, le panorama sur la ville est absolument unique.
Aux XIVe et XVe siècles, les ducs d’Anjou Louis Ier, Louis II et le Roi René, proches du Roi de France, qui sont par ailleurs comtes de Provence et revendiquent des territoires italiens, fixent leur cour à Angers. Les bâtiments conservés à l’intérieur de l’enceinte -la chapelle, le châtelet et et le logis royal- ainsi que la tapisserie de l’Apocalypse témoignent aujourd’hui encore de l’intérêt de ces princes éclairés pour l’architecture et les œuvres d’art.
De par ses dimensions -100 mètres de long-, son ancienneté et sa virtuosité stylistique et technique, la tapisserie de l’Apocalypse est un chef d’œuvre extraordinaire de l’art médiéval, unique au monde.
Commandée à la fin du XIVe siècle par Louis Ier, réalisée en un temps record, elle est composé de six pièces constituées chacune de quatorze scènes sur deux registres. Le peintre du roi Jean de Bruges est l’auteur des cartons de ce joyau inestimable. Œuvre considérable destinée à impressionner les proches du prince, elle illustre le texte de l’Apocalypse de Saint Jean, dernier livre de la Bible. Cette tapisserie est aussi un formidable document sur le contexte historique, social et politique de sa création marqué notamment par la Guerre de Cent Ans. Elle appartient au plus grand trésor de tapisseries de cathédrale d’Europe, comportant plus de cent pièces, qui est conservé au château d’Angers.
Le château d’Angers abrite également des jardins exceptionnels par leur diversité : le jardin régulier de buis et d’ifs, la vigne, le potager, la roseraie, le jardin d’hortensias, le jardin suspendu et ses plantes médicinales, tinctoriales, maléfiques… Certaines sont aussi par ailleurs représentées sur la tapisserie de l’Apocalypse. Ces jardins, qui associent histoire et innovation dans une démarche de développement durable, constituent pour les promeneurs un lieu de respiration des plus agréables. Pour faire vivre ce patrimoine unique, le Domaine national du château propose régulièrement à ses visiteurs des expositions temporaires dans les salles du logis royal ou même dans les jardins.