Entre Sologne et Beauce, sur les rives du fleuve royal, se dresse le château de Meung-sur-Loire. Il est surnommé le château aux deux visages en raison de ses façades médiévales et classiques. Berceau des Capétiens, il était jusqu’à la Révolution française la prestigieuse résidence des évêques d’Orléans. Il est un des rares châteaux construits par et pour des évêques. C’est au XIIIe siècle que l’évêque Manassès de Seignelay érige un véritable palais, une résidence digne de lui et de son rang. Des agrandissements seront menés les siècles suivants et notamment pendant la guerre de Cent Ans où les évêques agrandissent le château et le dotent d’une nouvelle tour.
Au début du XVIIIe siècle, des travaux sont menés et transforment le monument : c’est la naissance du château aux deux visages. En 1706, l’évêque Fleuriau d’Armenonville obtient du roi Louis XIV 20 000 livres pour la restauration du château alors qualifié de vétuste. Si côté ville, le Château de Meung-sur-Loire conserve la rigueur de son architecture médiévale, l’autre façade côté jardin est totalement remaniée pour offrir l’aspect d’un château classique.
Les façades sont unifiées, percées de larges baies et les murs sont badigeonnés de rouge, ce qui du château de Meung-sur-Loire est des rares châteaux peints de France.
Depuis 2010, le château de Meung-sur-Loire est la propriété de Elise et Xavier Lelevé. D’importants travaux de restauration sont entrepris ainsi que des études pour mieux comprendre l’histoire et la structure du château. Un parcours de visite a été mis en place dans lequel plus de 2000 objets sont exposés, emmenant le visiteur du grenier jusqu’aux souterrains, lui permettant de découvrir la vie quotidienne dans une demeure seigneuriale à travers les siècles.
Il est invité à déambuler dans la salle de bain du XVIIIe siècle, le fumoir, l’herboristerie ou encore la magnifique chapelle néoclassique sur les traces de Louis XI, François Ier, Jeanne d’Arc ou encore le poète François Fillon qui séjourna dans les prisons du château. Le parcours est agrémenté d’éléments originaux et surprenants : un parcours en odorama, des « boitakois » mettant en scène des objets sous forme de quiz ludiques, un show vidéo dans les souterrains.
